Ce que j'ai à dire; ce que j'ai pu lire

tout est dans le titre. Et par moment, j'ai même à dire sur ce que j'ai pu lire.

Ma photo
Nom :
Lieu : France

lundi, avril 24, 2006

Idées de séjour pour les prochaines vacances II


Voyages organisés au pays du Libertador

Caracas est en train de détrôner La Havane dans le cœur des adeptes du tourisme de gauche. Au programme : visites de bidonvilles et cours de socialisme bolivarien.

Séduits par la croisade que mène Hugo Chávez contre la pauvreté, la mondialisation et l’impérialisme américain, les visiteurs – que certains surnomment Sandalistas [référence humoristique aux jeunes Européens et Américains qui venaient séjourner au Nicaragua dans les années 1980 afin d’œuvrer dans les quartiers pauvres et d’aider concrètement la révolution marxiste des sandinistes] – affluent en groupes compacts pour venir admirer les résultats de la “révolution” d’inspiration socialiste qui se développe dans le pays du Libertador Simón Bolívar. Parmi ces nouveaux pèlerins progressistes, on compte des personnalités telles que Jesse Jacskon, le leader américain des droits civils, l’acteur Danny Glover – également ambassadeur de bonne volonté auprès des Nations unies – ou Harry Belafonte (ancien “roi du calypso”). Ce dernier a conduit une délégation à Caracas en janvier. Il a fait la tournée des bidonvilles, et scandé “Viva la revolución !”, de concert avec M. Chávez, à la télévision d’Etat.

Un nombre croissant d’étudiants, d’universitaires et de marxistes invétérés se donnent désormais rendez-vous dans la capitale vénézuélienne. Plutôt que de se détendre dans un hôtel de luxe ou de parcourir les Andes à pied, les plus aventureux logent chez l’habitant dans les bidonvilles, visitent des dispensaires flambant neufs et concluent parfois leur journée en suivant un cours du soir sur la théorie socialiste du XXe siècle.

“Nous sommes venus voir la révolution en marche. C’est une expérience unique”, explique Bjørn Hansen, 23 ans, étudiant en sciences politiques, arrivé depuis peu de Copenhague, avec son amie, Sitne Faerch, 24 ans. Ils séjournent à Caracas dans un hébergement zéro étoile du barrio [quartier] José Félix Rivas, un dangereux labyrinthe de baraques perchées à flanc de colline où les gens circulent armés.

Le lieu ne comporte ni eau courante ni électricité mais cette vie à la dure n’empêche pas nos jeunes Danois d’être béats d’admiration. “Ce qui me frappe le plus ici, c’est que tout le monde est très positif, confie M. Hansen. Il y a toujours d’énormes inégalités mais il y a beaucoup d’optimisme. Nous sommes allés à un cours du soir. Il y avait là des gens de 18 à 60 ans, issus de milieux différents. Ils étaient là, volontairement, pour recevoir une éducation. Et ils étaient contents. Je ne pense pas que l’on puisse voir ça au Danemark ou en Grande-Bretagne.” Le couple s’est concocté un itinéraire révolutionnaire comprenant un semestre de cours de socialisme vénézuélien à la nouvelle université bolivarienne de Caracas. D’autres touristes s’inscrivent pour des forfaits organisés par le gouvernement comprenant des séjours “solidaires”.

Le Venezuela, cinquième exportateur de pétrole du monde, a profité de l’augmentation des cours pour injecter des millions de dollars dans des programmes sociaux et financer des pays latino-américains plus pauvres et politiquement proches. Des associations de solidarité se sont constituées en Grande-Bretagne, aux Etats-Unis, en Allemagne et en Australie. Elles organisent des séjours sur place et ont noué des liens étroits avec le gouvernement vénézuélien. La Venezuela Solidarity Campaign de Wolverhampton, par exemple, organise des “circuits solidarité”* sur les principaux sites de la révolution, des rencontres avec des dirigeants vénézuéliens et des visites guidées de bidonvilles où ont été construits des dispensaires et des écoles. Les visiteurs peuvent notamment discuter avec les médecins cubains qui soignent gratuitement la population. Rappelons que 20 000 professionnels de la santé cubains ont été “importés” en échange de livraisons de pétrole bon marché.


* You will meet leaders in the revolution among people in the barrios, small towns, missions and in government. You will be introduced to "real Venezuelans" who are empowered - people who govern themselves through participatory democracy, unlike anywhere in the world. You will have the opportunity to dine on authentic Venezuelan cuisine, enjoy comfortable lodging all in the surrounds of spectacular mountain scenery and stunning cityscapes. For many, these tours offer a once-in-a-lifetime opportunity to experience the Bolivarian Republic of Venezuela during an unprecedented time in human history